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EDITO

Pour quel avenir ?

Tohu Bohu revient, bien décidé à vous emmener avec lui vers les rives de la controverse et les continents d’un avenir dont nous avons besoin. Des étudiants, jeunes professionnels, journalistes, universitaires, psychanalystes, et écrivains ont relevé le défi d’une revue exigeante et ouverte, qui repose sur la question que nous, étudiants juifs de France, nous posons : «quel est notre avenir?». Tohu Bohu se propose d’être un espace où le sujet pourra se tourner vers son avenir, un avenir profondément inscrit dans un passé qui lui donne sa substance.

Se tourner vers l’avenir ne peut pas se réduire à la projection de nos imaginaires. C’est pourquoi ce numéro de Tohu Bohu emprunte une réflexion sur le passé, sur le patrimoine dont nous sommes dépositaires, et sur la transmission, pour entrevoir l’esquisse de l’avenir. Les différentes voix qui se sont réunies pour composer cette édition de la revue des étudiants juifs de France ont pris comme point d’appui l’imbroglio que constitue notre leg. Car léguer, c’est déléguer. Les précédentes générations nous ont transmis une histoire, une tradition, une culture, des cultures, une envie de vivre, des douleurs, des maux, des mots, des rites, des paroles sensées, «des paroles dont il nous faudra encore trouver le sens

»… Mais aussi et surtout, elles nous ont légué le futur en héritage, et la responsabilité d’un monde qu’il ne tient qu’à nous de faire tenir.

Transmettre, à quoi bon? est la première question que nous abordons. Jean-Loup Amselle (Directeur d’Etudes à l’EHESS) vient parmi d’autres se mesurer à la problématique de la finalité et de la resposabilité de la transmisssion.

D’une approche individuelle vers une visioin nationale et collective, les rédacteurs de Tohu Bohu questionnent ensuite les relations qu’entretiennent nation, mémoire et patrimoine, en s’appuyant notamment sur des entretiens menés avec Henry Rousso (Directeur de recherche au CNRS)  et Frédéric Encel (professeur à l’ESG Management School et maître de conférences en relations internationales à Sciences-po Paris).

Opérant un retour de la nation vers le citoyen, nous nous sommes demandés quel devait être le contenu d’une transmission citoyenne. Tohu Bohu a d’ailleurs adressé cette question à l’humoriste militant Elie Semoun.

Car la transmission est une histoire, que tu raconteras à tes enfants. Mais «pourquoi raconter?», et quel est le rapport entre le narratif comme véhicule, et la transmission, son contenu?

Enfin, Tohu Bohu s’interroge : le judaïsme est-il héritage ou patrimoine? Sur la notion de patrimoine, Denis Charbit (Professeur à l’Université Ouvert d’Israël), explore l’idée d’un sionisme d’avenir. Le numéro s’achève sur un entretien avec Matisyahu, chanteur de reggae juif orthodoxe en quête d’identité.

 

Au nom de l’équipe de rédaction, je vous souhaite d’être au moins aussi surpris que nous à la lecture de ces pages. Tohu Bohu revient, parce que l’avenir est à revoir. A vous de voir.

Nicolas Woloszko

Redacteur en Chef